◦Le travail mené par notre cabinet d’Avocats continue de paver la voie de notre quête de justice amorcée depuis le dépôt de notre plainte en février 2006.
◦Depuis quelque temps, nous n’avons eu cesse de demander aux magistrats instructeurs l’interrogatoire de plusieurs protagonistes de l’empoisonnement au Chlordécone, entre autres, les Ministres de l’Agriculture de l’époque, Jean Pierre SOISSON et Louis MERMAZ.
◦Je prends connaissance aujourd’hui des procès-verbaux de l’audition de Louis MERMAZ, ancien Ministre de l’Agriculture du gouvernement BEREGOVOY, sous la présidence de François MITTERAND, ayant signé, le 6/3/1992, la 1ère dérogation autorisant la poursuite de l’empoisonnement au Chlordécone aux Antilles au-delà de la date extrême de son bannissement, le 1er février 1990, pour la France hexagonale.
◦Au terme de plusieurs heures d’interrogatoire mené avec perspicacité par deux juges d’instruction du Pôle Santé du Tribunal judiciaire de Paris, le 22 juillet 2021, Louis MERMAZ a reconnu le caractère scandaleux de cet empoisonnement des sols et des hommes aux Antilles.
◦Néanmoins, il s’est gardé de reconnaître une quelconque responsabilité dans l’octroi de ces fameuses dérogations aux planteurs et distributeurs de la banane.
◦Louis MERMAZ, aujourd’hui âgé de 91 ans, a opté pour l’amnésie et l’usage abusif par des tiers de sa signature, comme ligne de défense.
◦Il prétend n’avoir jamais entendu parler de Chlordécone, et ne même pas se souvenir de ses plus proches collaborateurs, lesquels ont pourtant signé, en son nom, de nombreux actes administratifs et parfois de simples lettres de complaisance, adressées aux rois de la banane et à certains élus locaux, qui engagent la nation française.
◦Placés par les juges face à des correspondances compromettantes pour le gouvernement français, Louis MERMAZ n’a pu que se désolidariser de ce qu’il considère comme « scandaleux ».
◦Selon lui, au vu de la tragédie de l’usine de Hopewell qui fabriquait le Chlordécone aux USA, l’Etat français et l’Union européenne auraient dû l’interdire depuis les années ‘70.
◦Par ailleurs, il a estimé, à la lecture d’articles dans la presse, qu’il est possible de trouver 250 millions d’euros pour la dépollution des Antilles.
◦Pour notre part, nous n’entendons pas baisser les bras jusqu’à ce que justice soit rendue aux guadeloupéens et martiniquais et que les moyens de la dépollution et de la prévention soient réellement engagés.
◦Le secret de l’instruction ne nous autorise pas à en dire plus, pour le moment, mais nous avons encore relevé, dans le contenu de ces dernières investigations, de nouvelles pistes d’actions à engager tant au niveau pénal qu’administratif, dans l’intérêt général.
◦Le combat continue…
◦Me Harry DURIMEL
◦Avocat
◦Auteur de la plainte initiale
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